L’immense fraude au diagnostic énergétique dans l’immobilier : « J’ai senti que la mesure serait une aubaine »

Pour rendre leur passoire thermique vertueuse sur le papier, certains propriétaires font réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE) de complaisance. Et en l’absence de réel contrôle, les escrocs se font de plus en plus nombreux.

Depuis janvier 2023, la note de diagnostic de performance énergétique (DPE) d’un bien immobilier, valable dix ans, est devenue cruciale. (Illustration) LP/ Aurélie Audureau
Depuis janvier 2023, la note de diagnostic de performance énergétique (DPE) d’un bien immobilier, valable dix ans, est devenue cruciale. (Illustration) LP/ Aurélie Audureau

« C’est une mesure qui a créé un monstre. » Ces derniers mois, de plus en plus de diagnostiqueurs énergétiques de longue date mettent la clé sous la porte. « On voit arriver plein de jeunes qui cassent les prix et font n’importe quoi pour contenter les propriétaires ou les agents immobiliers, lâche l’un d’eux, qui vient de quitter la profession. C’était devenu un enfer, un repaire d’escrocs. Nos assurances devenaient de plus en plus chères vu que les diagnostics bidons commencent à être attaqués. »

Depuis janvier 2023, la note de diagnostic de performance énergétique (DPE) d’un bien immobilier, valable dix ans, est devenue cruciale. Car une mesure gouvernementale interdit désormais de louer des logements consommant plus de 450 kWh/m2 par an, dits « G + ». En 2025, c’est l’ensemble des biens classés G qui ne pourra plus être proposé sur le marché locatif. Ceux en F, à partir de 2028. Et en E, à partir de 2034. Un calendrier qui pourrait être revu si le Rassemblement national arrivait au pouvoir, Jordan Bardella ayant annoncé le mardi 18 juin sa volonté d’« assouplir les réglementations » en la matière.