La moyenne de prises de mandats d’avant le confinement va être dépassée, selon Michel Le Bras, Proprietes-privees.com
Ce confinement a certainement été l'occasion de renforcer la formation de vos négociateurs ?
Absolument. Nous avons monté une "dream team" de formateurs et nous avons dispensé 300 heures de formation commerciale et juridique par mois.
Et, une fois par semaine, nos négociateurs ont pu aussi suivre des cours de sport, des cours de yoga, des cours de cuisine... Parce que leur pire adversaire, durant cette période, c'était l'ennui et nous l'avons combattu.
C'était l'occasion de créer une nouvelle forme de relation, un peu différente et on va en tirer parti dans les semaines à venir.
Mais pour autant, l'activité n'a pas cessé ?
Non ! Durant le confinement, nous pensions tourner à 10 % de notre activité, et en fait nous étions à 30 %. Et nous avons réalisé un très beau mois de mai, sur la base de compromis convenus avant le confinement, et même pendant le confinement.
Car une de nos particularités, c'est que nous disposons d'une structure juridique, avec cinq clercs de notaire. Et donc, nous avons signé des compromis, en signature électronique, bien sûr, durant le confinement.
Vous avez aussi mis au point un plan pour sécuriser les clients…
Oui, le plan "Confiance et sécurité". Nous l'avons mis en œuvre 15 jours avant le déconfinement, pour rassurer les clients et conforter leur confiance. Je vous résume les différents aspects du plan :
- D'abord, nous privilégions la signature électronique, (c'était vrai déjà avant la crise) ;
- Puis nous fournissons des masques, à nos négociateurs et à nos clients ;
- Nous expliquons par des vidéos le processus d'une vente immobilière, en présentant le fait que le négociateur nettoie systématiquement les endroits "sensibles" ;
- Et nous exerçons une sélection poussée des dossiers des acquéreurs, pour limiter les visites. Et, de plus, en privilégiant la visite virtuelle, le tout afin de limiter au maximum les interactions.
Et aujourd'hui (28 mai) l'activité a bien repris ?
Oui, l'un de nos indicateurs, c'est la prise de mandats, et elle est exponentielle depuis un mois. Cette semaine on va dépasser la moyenne de prise de mandats d'avant le confinement. Nous en sommes un peu nous-mêmes surpris : nous avions prévu des outils qui finalement n'ont pas été nécessaires.
Et que peut-on prévoir pour la suite de l'année ?
Difficile à dire… Quel sera l'impact du chômage important qui se profile ? Et puis, nous constatons à nouveau que la réalité française est très hétérogène selon les régions. En province, le sujet semble déjà loin... sauf à Lyon intra-muros et à Paris intra-muros où, après la hausse continue des prix des derniers mois, et cette crise en plus, les choses pourraient être compliquées.
Mais l'immobilier demeure la valeur refuge, d'autant que nous sommes positionnés sur "le bien moyen pour la moyenne des ménages français", c'est-à-dire un investissement patrimonial, qui sécurise la famille.
Les taux d'intérêt restent très bas, et les prêts très faciles à obtenir, j'ai même l'impression qu'on a moins de barrières au financement qu'on pouvait en avoir avant la crise !