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Peindre les toits en blanc pour lutter contre la chaleur, une pratique qui ne fait plus l’unanimité

Publié le 09 octobre 2024

Depuis bientôt dix ans, le cool roofing est présenté comme la solution simple, écologique et économique pour éviter que nos logements se transforment en fournaise pendant les périodes de fortes chaleurs. Mais cette technique qui consiste à peindre son toit en blanc a aussi des détracteurs.

Un impact sur la température à l’intérieur et à l’extérieur…

Si vous avez déjà porté un t-shirt noir un jour de canicule, vous en avez fait l’amère expérience. Les couleurs foncées retiennent les rayons du soleil et font grimper la température. À l’inverse, le blanc renvoie les rayons plutôt que de les stocker. Cela s’appelle l’effet albédo et cela marche également pour votre toit. Lorsqu’il est peint en blanc, l’énergie solaire reçue est réfléchie, ce qui limite l’absorption de chaleur par le bâtiment. D’après plusieurs études, le cool roofing permettrait de faire baisser le thermomètre en intérieur de 2 à 5 °C.

Les toits et les façades immaculées aident en plus à rafraîchir l’extérieur. Lors de tests menés à Londres et à Singapour, les chercheurs ont enregistré une baisse du mercure de 1,5 à 2 °C autour des immeubles peints en blanc. Le cool roofing obtiendrait même de meilleurs résultats que la végétalisation, qui ne réduirait la température alentour que de 0,3 °C.

Enfin, cette pratique serait un bon moyen pour faire des économies d’énergie. Grâce à lui, nous pouvons retarder, voire éviter le recours à la climatisation. De plus, certains appareils électriques, comme le réfrigérateur et le congélateur, consomment moins d’électricité dans un intérieur plus frais. D’après le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental pour le Climat), « peindre les toits en blanc permettrait d’économiser une gigatonne par an d’émissions de gaz à effet de serre, soit l’équivalent de 250 millions de véhicules ». De quoi convaincre la ville de New York, les collectivités locales, les industriels et les particuliers de passer à l’action. En quelques années, les toitures blanches ont fleuri aux quatre coins du monde sur les immeubles d’habitation, les gymnases, les écoles et les supermarchés.

… mais des effets indésirables sur l’étanchéité et le confort d’hiver

Si personne ou presque ne nie l’efficacité des toits blancs pour rafraîchir l’atmosphère, quelques voix commencent à s’élever pour mettre en évidence les inconvénients de la technique.

Le premier ? La nécessité d’un entretien régulier pour garder une toiture immaculée. Pour que l’effet d’albédo joue à plein, la peinture ne doit pas virer au gris. Dans le meilleur des cas, un lessivage au nettoyeur à haute pression est nécessaire tous les trois ans pour chasser les traces de pollution, les mousses et l’encrassement naturel.

Pour la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE), le cool roofing présenterait un risque pour la sécurité des constructions. L’année dernière cette organisation qui regroupe des professionnels du bâtiment a alerté sur les éventuels dangers de cette technique. L’application d’une peinture ou d’un revêtement blancs diminuerait l’étanchéité à l’eau et la résistance aux incendies des matériaux.

Enfin, si l’effet albédo est notre allié en été, il peut se retourner contre nous l’hiver. En effet, en ne retenant plus ni les rayons du soleil ni la chaleur naturelle, les toits peints en blanc font aussi baisser la température à l’intérieur quand il fait froid à l’extérieur !

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