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Revue de l'immo #117 du 30 octobre 2021

Publiée le 30 octobre 2021

Cette semaine dans la Revue de l’immo, comparaison du budget mensuel pour acheter à crédit entre 2015 et 2021, plus de 2 700 friches recensées en Île‑de‑France, une proposition de loi pour limiter la concentration de HLM, les bons élèves du recyclage mis à l’honneur lors des Trophées bâtiments circulaires, et les chantiers repartent de plus belle dans les copropriétés.

Ces villes où acheter à crédit est moins cher qu’en 2015

Quelle mensualité faut-il débourser pour un logement de 60 m2 à crédit par rapport à 2015 ? Baisse, hausse ou statu quo, la réponse diffère fortement en fonction des villes. Dans la capitale française, le budget mensuel tout compris (coût du crédit, assurance emprunteur et taxe foncière) n’a fait que grimper au cours des 6 dernières années : +17 %. La baisse des taux d’intérêt (divisés par plus de 2 durant cette période) n’a pas suffi à compenser la hausse des prix de l’immobilier (+36 %). Paris n’est pas la seule ville où les conditions pour acheter sont rédhibitoires. Angers fait bien pire avec une augmentation de la mensualité de 38 % ! Des mensualités qui flambent également à Bordeaux (+30 %), Nantes (+30 %), Rennes (+28 %), Lyon (+24 %), Villeurbanne (+22 %), Brest (+21 %) et Strasbourg (+19 %). Où est-il plus intéressant de devenir propriétaire aujourd’hui qu’il y a 6 ans ? Cap vers le nord, au Havre, avec une mensualité tout compris 5 % moins élevée qu’en 2015. Vous préférez le soleil du Sud ? Direction Toulon où la mensualité a baissé de 8 %. La palme revient à Perpignan, où acheter un 60 m2 à crédit coûte 15 % moins cher en 2021 qu’en 2015.

HLM : trop c’est trop ! Vers un rééquilibrage territorial

Après les communes qui n’atteignent pas leur quota de HLM, c’est au tour de celles qui en construisent trop d’être dans le collimateur du gouvernement. Sont visées toutes les villes comptant plus de 40 % de logements sociaux. En Île-de-France et dans l’Oise, cette mesure en concernerait plus de 42 parmi lesquelles Creil (56,9 %), Gennevilliers (57,7 %), Nanterre (50,4 %) ou encore Mantes-la-Jolie (40,5 %). L’objectif n’est pas de supprimer des logements sociaux — l’offre en Île-de-France étant loin de répondre aux besoins — mais de mieux les répartir sur le territoire afin d’éviter le développement de ghettos. Concrètement, les communes ne pourraient pas poser la première pierre de logements destinés aux ménages les plus précaires (logements sociaux dits PLAI et PLUS) avant d’obtenir l’aval de l’État. Cette proposition de loi — qui suscite de vifs débats — doit être discutée début décembre à l’Assemblée nationale. Affaire à suivre !

Construire sans artificialiser les sols : l’Île-de-France bon élève

En 2019, l’Île-de-France a artificialisé 989 hectares de terrains : une baisse de 11 % après 3 années de hausse. Et 2020 devrait suivre la même tendance. Des chiffres qui contrastent avec le développement constant de la région, mais s’expliquent par le fait qu’à l’heure actuelle, la majorité des nouvelles constructions se font sur des friches. Espaces verts inexploitables, bâtiments résidentiels délabrés… Les friches ne manquent pas en Île-de-France. La cartographie établie par l’Institut Région Paris en recense 2721, soit 4 200 hectares. Une superficie qui équivaut à près de la moitié de la capitale ! Et c’est loin d’être fini… De nouveaux mètres carrés viendront s’ajouter avec la libération de bureaux, suite au développement du télétravail. Ce recensement permet d’avoir une meilleure connaissance des caractéristiques de chaque friche disponible pour en optimiser l’usage.

Encore trop d’expulsions sans solution de relogement

La trêve hivernale approche à grands pas ! Le 1er novembre, il ne sera plus permis d’exiger du locataire mauvais payeur qu’il fasse ses valises sur-le-champ. Une période de répit salutaire pour tous les ménages en difficulté financière. Entre le 1er juin et le 30 septembre 2021, 6 600 personnes ont été expulsées. Le nombre d’expulsions devrait atteindre 8 000 ce 31 octobre 2021. C’est deux fois moins qu’en 2019 (16 700 expulsions), mais le double par rapport à 2020 (3 500 expulsions), année durant laquelle la trêve avait été maintenue jusqu’au 10 juillet. En 2021, la trêve hivernale a été prolongée jusqu’au 31 mai, et les bailleurs ont été dédommagés en conséquence par le gouvernement. Des mesures saluées par la Fondation Abbé Pierre, mais qu’elle juge encore insuffisantes. En effet, la consigne de ne pas expulser sans solution de relogement a été appliquée de façon inégale par les préfets. De nombreux locataires priés de plier bagage se sont donc retrouvés dans des situations délicates cet été.

Les copropriétés en plein chantier

Ça y est, c’est reparti pour les copros ! Après une année compliquée en raison de la crise sanitaire, les chantiers reprennent. Le climat anxiogène lié à la pandémie et l’impossibilité d’organiser des AG en présentiel avaient mis un coup de frein aux travaux. En 2020, 3 milliards d’euros de travaux ont été votés. En 2021, ces chiffres s’élèvent à 3,6 milliards. Et c’est loin d’être fini ! Le rythme devrait encore s’accélérer dans les années à venir pour répondre aux nouvelles exigences en matière de performance énergétique. Rappelons que les logements classés G par le DPE seront interdits à la location à partir de 2025. Une interdiction qui s’étendra aux appartements classés F en 2028, et classés E en 2034. À compter de 2023, un plan pluriannuel de travaux (PPT) devra être présenté à l’AG. S’il est voté, les copropriétaires devront provisionner 2,5 % du montant prévu pour les travaux. Pour réaliser ces travaux, les copropriétés peuvent compter sur le coup de pouce MaPrimeRénov’. Cette aide sera-t-elle suffisante face aux sommes à dépenser pour faire monter l’étiquette énergétique du logement ? De nombreux propriétaires risquent de faire le choix de vendre leur bien.

Construction et recyclage : des projets exemplaires mis à l’honneur

Architectes, ingénieurs, contrôleurs techniques, courtiers en assurance… 10 professionnels du secteur de la construction se sont réunis jeudi dernier pour élire les grands gagnants des premiers Trophées bâtiments circulaires. L’objectif de ce concours ? Récompenser des constructions qualifiées d’exemplaires en termes de réemploi des matériaux. Huit lauréats se sont distingués, répartis dans 5 catégories : résidentiel, en rénovation et en neuf, tertiaire rénovation et neuf, infrastructures et espaces publics. Parmi eux figure Envie le Labo situé dans le 20e arrondissement parisien. Ce lieu regroupe un atelier de réparation des petits électroménagers et un magasin circulaire. Il propose des ateliers thématiques sur la lutte contre le gaspillage. Le bâtiment lui-même a été fabriqué à partir de matériaux recyclés, réemployés ou réutilisés localement. Sa façade mixe les matériaux, des plus classiques aux plus insolites : bois, hublots de machine à laver, éléments de cuisine… De la grange de la ferme Montsouris à Paris à la Capoeîra à Pau, découvrez tous les lauréats en images.

Faciliter la construction : 2ème volet des propositions de la commission Rebsamen

La commission Rebsamen a rendu le second volet de ses propositions au gouvernement ce jeudi 28 octobre 2021. Ce groupe d’experts, dont l’objectif est d’identifier les freins à la délivrance de permis de construire, livre plusieurs pistes. Pour faciliter la transformation de bureaux en logements, la commission propose de rapprocher les règles de ces deux types d’immeubles en matière de sécurité incendie. Elle plaide également pour la création d’un logiciel unique d’instruction des permis de construire. Pour traiter les refus contestés, elle avance l’idée de créer une commission locale de médiation par département, présidée par le préfet. Ces propositions complètent celles déjà présentées dans le premier volet. La ministre du Logement avait prévu de retenir plusieurs d’entre elles, notamment celle relative au coup de pouce financier aux communes qui construisent. Qu’en sera-t-il de celles présentées dans ce second volet ?

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