Revue de l'immo #156 du 15 octobre 2022

45 % des logements d'Île-de-France sont énergivores

En Île-de-France, quelques 2,3 millions de logements soit 45 % du parc sont des passoires thermiques, notées E, F ou G. À Paris, la proportion grimpe même à 65,1 %, soit 265 000 logements, une proportion impressionnante due à l'ancienneté des constructions, très majoritairement antérieures à 1974 et la première réglementation thermique. C'est l’Institut Paris Région (IPR) qui tire la sonnette d'alarme. En effet le temps presse car sur l'ensemble de ces logements, 745 000 sont des locations, qui si rien n'est fait ne seront plus louables à partir de 2034. Or les travaux sont compliqués à lancer en copropriété, tant à cause des désaccords entre propriétaires occupants et propriétaires bailleurs, que de l'absence de formation adéquate des syndics et professionnels. Le nouveau DPE pourrait encore aggraver la situation. L'aide MaPrimeRénov en vigueur depuis 2020 est surtout utilisée pour des chantiers précis comme le changement d'une chaudière ou de fenêtres, au détriment d'une rénovation plus globable, seule à même d'améliorer la note du logement. D’après l’Agence nationale de l’habitat (Anah), il faut compter entre 200 euros et 300 euros/m² pour gagner une classe énergétique et 400 euros/m² pour en gagner deux. De plus, l'aide arrive sous forme de remboursement, et non d'avance, ce qui exclut d'emblée les ménages les plus modestes, qui ne peuvent emprunter.

À Paris, le m² en-dessous, ou peut-être au-dessus, des 10 000 €

Les chiffres sont là, et tout le monde n’est pas d’accord. 2 réseaux d’agences immobilières, Century 21 et Orpi, viennent d’annoncer que les prix à Paris sont repassés sous la barre symbolique des 10 000 €/m². Précisément 9 758 €/m² pour le premier, et 9 615 €/m² pour le second. Cela faisait 3 ans que ça n’était pas arrivé. Mais Meilleursagents relève un prix moyen de 10 401 €/m² tandis que les notaires, eux, se projette sur 10 670 €/m² à fin octobre. Dans tous les cas, on constate que le stock de biens à vendre s'étoffe et que les délais de vente s’allongent, pour atteindre le record de 96 jours en moyenne en septembre, selon Century 21. Il se pourrait bien que les acheteurs ne soient plus prêts à payer n’importe quel prix pour acheter dans la capitale.

À vendre 3 pièces les pieds dans l’eau

À l’heure où beaucoup rêvent d’un logement avec vue sur mer, une nouvelle information sera obligatoire à compter du 1^er janvier 2023 dans les annonces immobilières dans le cadre de la loi Climat et résilience : le recul du trait de côte, et son corollaire le risque de submersion auquel est soumis le logement et la commune. L’annonce devra le cas échéant mentionner www.georisques.gouv.fr, soit l’url où se renseigner pour connaître les risques auxquels la commune est exposée. L’érosion des côtes est prise très au sérieux par les acteurs concernés. Dans la même veine, la délivrance de permis de construire dans les zones soumises au risque naturel est de plus en plus stricte.

Accord de principe de la banque, méfiance !

Vous recherchez un bien (et par la même occasion un prêt immobilier !), alors attention à ne pas vous fier trop vite à l'accord de principe fourni par une banque au détriment d'autres réponses. En effet, plusieurs emprunteurs se trouvèrent fort marris quand la véritable offre de prêt de la banque tomba. L’accord de principe n’équivaut pas à une offre ferme, et n’a pas de valeur juridique. Et en ces temps de remontée rapide des taux d’intérêt, le taux de l’offre qui suit l’accord qui vous a été proposée peut être sensiblement supérieur. N’hésitez pas à lire avec attention cet accord de principe et notamment sa durée de validité. L’idéal étant d’obtenir un accord de principe sans réserve, et même, directement l’offre de prêt. Pour éviter de voir le taux du prêt passer de 1,95 % à 2,25 % en l’espace d’une semaine…

Bientôt une aide pour adapter les logements au vieillissement

Une aide pour adapter les logements au vieillissement de la population et à la perte d'autonomie entrera en vigueur en janvier 2024. Elle sera destinée aux seniors de 70 ans et plus, aux revenus modestes et très modestes. Baptisée MaPrimeAdapt', elle sera conçue sur le modèle de l'aide à la rénovation MaPrimeRénov', et entend centraliser les aides à l'adaptation des logements. La France comptait en 2021 14 millions d'habitants de 65 ans et plus, et l'Insee table sur 18,3 millions en 2040.