Revue de l'immo #166 du 21 janvier 2023

Faire face (ou pas) à l'explosion du coût des maisons

En 2022, les ventes de maisons neuves ont chuté de 27 %, et la délivrance de permis de construire de 22 %. Et pour cause : les prix des maisons ont grimpé en flèche, comme le montre cet exemple d'une maison située à Talmont-Saint-Hilaire en Vendée, dont le prix est passé en un an de 135 000 € à 165 000 €. Les prix des matériaux ont grimpé en flèche avec des augmentations allant de 15 % pour le placo à 25 % ou même 30 % pour les équipements de salle de bain et les carrelages. Dans ce contexte, les solutions trouvées par les constructeurs et acquéreurs consistent à limiter la casse, en renonçant au garage ou à une chambre. Les plus malchanceux doivent eux faire un trait sur leur projet en l'état actuel des choses. Et la fin de la hausse des prix n'est pas prévue au programme cette année, avec les coûts de main d'œuvre eux aussi en augmentation, et les nouvelles règlementations environnementales. 

Acheter sa maison sur Instagram, la nouvelle mode

Avez-vous pensé à regarder sur Insta pour trouver votre nouveau nid ? Non ? Pourtant ce nouveau mode de diffusion des annonces se développe. De superbes biens à plusieurs millions d'euros se vendent même sans visite, après seulement une visite effectuée par l'agent immobilier lors d'un "live" Instagram avec l'acquéreur ! Bon d'accord, il s'agit plutôt de biens haut de gamme, voire très haut de gamme. Et les clients sont souvent des étrangers qui ne sont pas sur place. Mais quand même ! Portés par le succès de la série qui leur est consacrée sur Netflix, L'agence, la famille Kretz affirme ainsi réaliser pas moins de 20 % de ses ventes grâce à l'appli. L'endroit idéal pour présenter de belles photos et des intérieurs cosy que les followers et potentiels acquéreurs peuvent scroller et admirer à leur rythme. Dans le secteur du luxe, les agents immobiliers présents sur Instagram parlent de posts qui sont vus par 1,5 millions de personnes, une portée considérable. Sur Instagram, pas question de grand déballage, mais au contraire, on sélectionne des angles et des situations qui font rêver. Et ça marche ! Vendeurs et acquéreurs y trouvent leur compte.

Le crédit immobilier sens dessus dessous

Le nombre de crédit a chuté de 20 % en 2022 (une première depuis la crise des subprimes en 2008), selon un rapport de l’observatoire Crédit logement/CSA. Cette dégringolade s'explique par le relèvement de ses taux d'intérêt par la Banque centrale européenne et par une revalorisation insuffisante du taux d'usure au 1er octobre. Dans le même temps, l'apport demandé aux emprunteurs est plus important que jamais. Il a augmenté de 12,3 % en 2022 (après 13,2 % en 2021). Toutes les catégories d'emprunteurs sont touchées : primo-, secundo-accédants, investisseurs. Un apport qui tournerait selon une autre étude récente, autour de 60 000 € pour un primo-accédant. Pour couronner le tout, les durées d'emprunt s'allongent pour, là aussi, atteindre des records, autour de 21 ans ! Les ménages s'endettent sur des telles durées pour tenter de faire baisser la facture, sans vraiment compenser la hausse des prix ni l'augmentation des apports...

Les règle à respecter au moment de faire des travaux

En maison individuelle comme en copropriété, il existe des règles au moment de faire des travaux dans son logement. Dans une maison individuelle, certains travaux d'importance nécessitent l'obtention d'un permis de construire : l'agrandissement du bâtiment de plus de 20 m² de surface hors œuvre brute (SHOB), le changement de destination (d'un local commercial en habitation par exemple), la surélevation ou le percement/agrandissement d'une ouverture sur l'extérieur. Le propriétaire est plus contraint en copropriété. De manière générale, l'apparence de l'immeuble ne peut pas être modifiée. Changer le nombre de pièces ou la couleur des fenêtres et volets demande l'autorisation de l'assemblée générale. La question doit être inscrite à l'ordre du jour et le projet de résolution avec tous les détails inclus doivent être transmis au syndic avant l'AG. Si le logement est loué et que les travaux durent plus de 21 jours, le loyer doit être diminué en conséquence.

La maison autonome, un doux rêve qui se précise

Les premières maisons autosuffisantes ont commencé à voir le jour dans les années 2000, à l'heure où la sobriété était un discours très peu audible. Mais aujourd'hui, avec les pénuries d'énergie et de matières premières, il est beaucoup mieux perçu. Le nouveau diagnostic de performance énergétique, la réglementation sur les passoires thermiques, tout converge vers une montée en puissance de l'immobilier "vert". Le principal problème toutefois est le prix, avec un surcoût de 20 à 30 % comparé à une construction classique. Chaque année, c'est un peu moins de 3 % de maisons autonomes qui sont commercialisées. La maison dite "passive", très agréable à vivre, consomme moins de 15 kWh/m²/an. La température y est constante, été comme hiver. Les solutions techniques sont variées, adaptables en fonction des projets et des priorités des acquéreurs. La maison peut devenir "positive" (elle produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme) grâce à l'ajout de panneaux solaires ou d'une éolienne. Toutes les commandes sont accessibles via le logiciel, qui gère l'éclairage, les volets, le chauffage, la ventilation. Les yourtes, les tiny houses, ces mini maisons de 13 à 20 m² ont elles aussi le vent en poupe. Certains, voulant mettre en pratique une philosophie de vie, se regroupent dans le cadre d'écovillages, pour vivre une aventure collective avec des services et des moyens partagés.