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Revue de l'immo #194 du 13 octobre 2023

Publiée le 13 octobre 2023

Cette semaine dans la Revue de l’immo, le salaire requis pour acheter un 40 m2 dans les principales villes de France, les agents immobiliers refusent les mandats des vendeurs trop gourmands, Nice traque les boîtes à clés sauvages, MaPrimeRénov’ privilégiera les multi‑travaux en 2024, acheter ou louer : telle est la question, et un conflit de voisinage au dénouement inédit.

La détérioration du pouvoir d’achat immobilier en 9 ans

Les prix immobiliers ont fortement grimpé dans les principales villes de France au cours des neuf dernières années, mais les salaires n’ont – malheureusement – pas suivi la même courbe. À Lyon, il faut désormais gagner 56 000 € brut par an pour s’acheter un bien immobilier de 40 m2, contre 37 400 € en 2014. Notons que ces chiffres englobent le coût total (prix du bien, frais de notaire, coût du crédit…) mais ne tiennent pas compte d’un éventuel apport personnel. À Bordeaux, le salaire annuel doit également dépasser les 50 000 € bruts pour acquérir un deux-pièces, soit une rémunération nette mensuelle de 3 512 €. Or, selon l’Insee, un Bordelais gagnait en moyenne 2 864 € par mois en 2021. En 2014, il était possible de devenir propriétaire du même appartement en touchant 2 131 € par mois. Cette déconnexion entre les salaires locaux et les prix de l’immobilier se vérifie également à Marseille, à Lille, et surtout à Paris. Dans la Ville Lumière, il faut toucher le salaire astronomique de 113 945 € brut par an pour espérer s’offrir un 40 m2. Toutes ces métropoles sont prisées par les jeunes actifs pour débuter leur carrière professionnelle mais pour bon nombre d’entre eux, y devenir propriétaire semble mission impossible. À l’heure actuelle, louer relève également du parcours du combattant, surtout à Paris, Marseille et Bordeaux où le stock de biens en location ne se renouvelle pas.

Des mandats triés sur le volet

Vous avez l’intention de passer par une agence immobilière pour vendre votre bien immobilier ? Attention à ne pas être trop gourmand. L’époque où les logements se vendaient comme des petits pains est révolue. Si le prix demandé est en décalage avec la réalité du marché, vous risquez de devoir vous débrouiller seul. Les agents immobiliers sont devenus de plus en plus sélectifs sur le choix de leur mandat. Lorsqu’un prix leur semble trop élevé, ils tentent de raisonner le vendeur. Si ce dernier campe sur ses positions, ils jettent l’éponge. Pour rappel, l’agent immobilier n’est payé qu’au moment de la vente. Entretemps, il investit du temps et de l’argent en publiant des annonces, en faisant des visites… Pour éviter d’essuyer un refus de la part d’un agent immobilier, mieux vaut donc être prêt à revoir vos prétentions à la baisse. Tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. La sélectivité est plus importante en Île-de-France. La palme revient au Val-de-Marne où 85,2 % des professionnels se disent plus exigeants. Viennent ensuite la Dordogne (78 %), la Loire (72,5 %), les Côtes-d’Armor (72 %), la Gironde (70 %) et la Loire-Atlantique (65 %).

Ces boîtes à clés sauvages qui risquent de finir aux objets trouvés

La boîte à clés est très prisée par les propriétaires d’un logement en location de courte durée. Elle permet de stocker les clés de manière sécuritaire et de donner accès au logement sans être présent chez soi, simplement en transmettant le code pour l’ouvrir. Pour celui qui loue une maison, c’est facile puisqu’il suffit de la fixer près de la boîte aux lettres, par exemple. Pour celui qui loue un appartement, c’est une autre paire de manches. Les uns optent pour le poteau du panneau de signalisation devant leur logement, les autres pour un banc public ou encore la grille métallique de l’immeuble. À Nice, deuxième ville de France après Paris comptant le plus de locations touristiques, ces boîtes à clés sauvages se multiplient comme des petits pains. À tel point que la Ville a pris un arrêté pour enrayer cette épidémie. Les agents chargés de traquer les boîtes à clés sauvages colleront dans un premier temps un sticker rouge en forme de sens interdit sur celles-ci. Les boites qui n’ont pas été enlevées sous 15 jours seront envoyées aux objets trouvés. Cette mesure s’ajoute aux nombreuses déjà prises par la Ville pour encadrer et contrôler les locations saisonnières.

Changement de stratégie radical pour MaPrimeRénov’

Vous souhaitez isoler les combles de votre passoire thermique, remplacer votre vieille chaudière ou changer vos fenêtres ? Ne tardez pas ! À partir du 1er janvier 2024, vous n’aurez plus droit au coup de pouce MaPrimeRénov’ pour vous aider à financer des travaux isolés. Afin d’inciter les Français à effectuer une rénovation globale de leur logement, le gouvernement a décidé d’octroyer des aides uniquement aux propriétaires qui s’engagent à réaliser au moins deux types de travaux. Vous devrez par exemple isoler vos murs et vos combles ou encore isoler vos murs et remplacer votre chaudière. Il faut dire que le temps presse. D’ici 2025, les logements classés G ne pourront plus être loués. Grâce à ce changement de cap, l’État espère améliorer l’étiquette énergétique de 2 millions de logements en 2024. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, le budget MaPrimeRénov’ a été revu à la hausse : 1,6 milliard de plus seront alloués à ces travaux de rénovation globale. À noter que ces nouvelles règles concernent uniquement les passoires thermiques. Les propriétaires d’un logement étiqueté entre A et E pourront continuer à percevoir des aides en cas de travaux isolés.

Punaise de lit en copropriété : qui paie la note ?

En France, un peu plus d’un foyer sur 10 a été infesté par des punaises de lit entre 2017 et 2022, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Et c’est loin d’être fini ! Les signalements se multiplient. Au cinéma, dans les transports en commun, à l’école, dans les logements… ces petits insectes marrons de la taille d’une lentille sont signalés un peu partout. Une tache rouge qui vous démange ? Des piqûres en rang d’oignons ? Il pourrait bien s’agir d’une punaise de lit. Si votre appartement est infesté, commencez par laver tous vos draps à 60 °C et aspirez tous les coins et recoins de votre logement avec un embout fin. Les punaises de lit sont toujours là ? Aux grands maux les grands remèdes ! Il est possible de traiter le logement en faisant appel à un professionnel détenteur d’un certificat Certibiocide. Budget à prévoir : environ 866 €. Si vous êtes locataire, ce n’est pas à vous mais au propriétaire de payer la note. S’il ne bouge pas le petit doigt, le syndicat de copropriété peut intenter une action en justice. Vos voisins de palier ont les mêmes piqûres que vous ? Ceux du rez-de-chaussée aussi ? Si plusieurs appartements sont contaminés, c’est au syndicat de copropriété de prendre les choses en main. Et la facture ? Ce sont les provisions de charges réglées par les copropriétaires qui serviront à la payer.

Est-il préférable d’acheter ou de louer ?

Voilà une question qui mérite d’être posée, dans un contexte de baisse des prix immobiliers. Malheureusement, si les prix baissent, les taux ont fortement augmenté. Résultat : dans de nombreuses villes françaises, le temps pour rentabiliser un achat immobilier est beaucoup plus long qu’en 2022. C’est le cas à Perpignan, Le Mans, Aix-en-Provence, Reims ou encore le Havre. À Perpignan, par exemple, la durée de rentabilité d’une acquisition s’élève à 10 ans contre deux ans en 2022. Toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne. À Marseille, Lyon, Rouen, Metz et Orléans, la durée moyenne de rentabilité d’un achat a baissé. À Marseille, par exemple, elle passe de 20 ans en 2022 à 13 ans en 2023. Dans d’autres villes comme Toulon, Montpellier, Besançon, Rennes et Paris, le temps pour rentabiliser son acquisition est resté relativement stable. Est-il préférable de louer dans ces villes ? Pas forcément. Les logements à louer se font rares dans tout l’Hexagone. À Paris et Rennes, par exemple, le stock de biens en location a fondu de 38 % en un an.

La justice soutient la cause environnementale

Contre toute attente, le tribunal de Nantes a décidé de sauver un arbre dans le cadre d’un conflit de voisinage. L’arbre en question, un magnolia, gênait les voisins, propriétaires d’un logement Airbnb, qui souhaitaient construire une extension de leur maison sous ses branches. Ils ont donc saisi la justice pour demander que l’arbre soit abattu. Pour plaider leur cause, ils ont invoqué un préjudice d’ensoleillement. Pour rappel, la loi prévoit qu’un arbre de moins de 30 ans peut être rabattu à deux mètres de hauteur s’il est planté en limite de propriété, à moins de deux mètres d’un mur mitoyen. Les demandeurs avaient donc bon espoir de voir leur demande acceptée. Et pourtant ! La justice s’est rangée du côté des propriétaires de l’arbre, estimant que le végétal « apporte un bénéfice à la collectivité par les bienfaits environnementaux (…) et que sa coupe à deux mètres de hauteur est de nature à causer un préjudice écologique au sens de l’article 1247 du Code civil. »

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