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Revue de l'immo #210 du 8 mars 2024

Publiée le 08 mars 2024

Cette semaine dans la Revue de l’immo, des délais de livraison à rallonge dans le neuf, emprunter à moins de 4 %, prudence au balcon pendant les JO, ces risques climatiques qui diminuent la valeur des biens, la paille gagne en popularité, et déclarer ses biens immobiliers sur papier.

Explosion des délais de livraison dans le neuf

Les retards de livraison constituent l’un des risques majeurs auxquels s’exposent les acheteurs dans le neuf. Or, depuis la pandémie, ils ne cessent de grimper. Après le Covid-19, les constructeurs doivent faire face aux défaillances des entreprises, à la hausse du prix des matériaux et aux problèmes d’approvisionnement. Les délais de livraison augmentent de cinq mois en moyenne pour plus de 30 % des programmes immobiliers. Mais certains acheteurs attendent leur logement neuf depuis bien plus longtemps : deux, trois, voire quatre ans. De quoi transformer leur rêve en un véritable cauchemar, car en attendant, il faut bien se loger. Nombre d’acquéreurs se retrouvent pris au piège à devoir cumuler un loyer et les intérêts intercalaires. Certains ont dû renégocier leur crédit à des taux largement supérieurs, tandis que d’autres ont été contraints de jeter l’éponge. Aux surcoûts financiers s’ajoute le préjudice moral lié aux bouleversements du quotidien. C’est le cas de ces acheteurs qui, persuadés d’emménager prochainement, se retrouvent à devoir faire la navette au quotidien pour conduire leur enfant à l’école. Vous êtes confronté à un retard de livraison et votre contrat comporte une clause de retard ? Sachez que le promoteur doit justifier chaque report du délai de livraison, preuves à l’appui. En cas de retard non justifié, n’hésitez pas à porter l’affaire en justice pour toucher des indemnisations.

Les taux poursuivent leur cycle baissier 

Bonne nouvelle pour ceux qui ont un projet d’achat immobilier ! Les taux reculent encore. Ils se trouvent désormais sous la barre des 4 %. En février, les ménages ont décroché un taux moyen de 3,99 % pour un prêt étalé sur 25 ans. Ce taux chute à 3,90 % pour un emprunt sur 20 ans et à 3,79 % pour un crédit de 15 ans. Cette décrue sera-t-elle suffisante pour relancer la production de crédits et le nombre de prêts accordés, en chute libre de 40,8 % et 35,8 % sur un an, respectivement ? Rien n’est moins sûr ! Avec les taux actuels, la capacité d’emprunt des ménages reste toujours bien inférieure à décembre 2022. Il faudrait que les prix de l’immobilier baissent de 17,7 % pour que les candidats à l’achat puissent emprunter la même somme qu’à cette époque. Selon l’Observatoire Crédit Logement CSA, les taux moyens pourraient atteindre 3,25 % d’ici décembre. Affaire à suivre !

JO de Paris : le balcon, zone de tous les dangers

Les Jeux olympiques de Paris approchent à grands pas. Parisien propriétaire ou locataire d’un logement avec balcon, il est temps de vérifier son état. Amis, proches et voisins risquent de s’y bousculer cet été pour être aux premières loges pendant cet événement. De quoi mettre cette structure à rude épreuve ! Une note relative à la sécurité des garde-corps et des balcons sera prochainement affichée dans le hall d’entrée de chaque immeuble parisien pour rappeler aux occupants d’être vigilants et de prendre des mesures de sécurité. Le garde-corps est branlant ? Le sol est zébré de fissures ? Une réparation s’impose. Si vous êtes locataire, signalez les défauts au gestionnaire de l’immeuble sans attendre afin que les travaux puissent être réalisés à temps. Rassurez-vous, vous ne débourserez pas un centime. C’est au propriétaire - ou à l’ensemble des copropriétaires selon la nature des travaux - à mettre la main au portefeuille. En cas d’effondrement, c’est le propriétaire qui est responsable, sauf s’il est prouvé que le locataire a fait un usage anormal du balcon. En cas de surcharge, de suroccupation ou de poussées excessives, c’est donc au locataire de payer les pots cassés.

Les risques climatiques à considérer avant d’acheter

Avec le réchauffement climatique, les risques dont il faut tenir compte avant d’acheter un bien immobilier évoluent. Des zones auparavant épargnées par les catastrophes naturelles se retrouvent désormais avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Ces risques climatiques ont un impact sur la valeur des biens. Parmi ceux-ci figurent les inondations, de plus en plus fréquentes et intenses. Quand Dame Nature se déchaîne, les dommages peuvent être conséquents et toucher un grand nombre de personnes. Le Pas-de-Calais peut en témoigner ! Même remis en état, les biens ont perdu 20 à 30 % de leur valeur. Un autre fléau à considérer avant de signer le compromis de vente est la sécheresse. Avec la multiplication des épisodes de canicule, de plus en plus d’habitations sont concernées par le retrait gonflement des argiles (RGA). Outre les fissures, ce phénomène naturel peut fragiliser la structure du bâti, diminuant grandement sa valeur. Qui dit sécheresse dit aussi risques accrus d’incendie. Dans les zones à risque, mieux vaut oublier la villa en bordure de forêt. Le manque de neige et l’érosion côtière font partie des autres risques amplifiés par le changement climatique. À la montagne, les prix grimpent avec l’altitude. Face au manque de neige, certaines stations de basse altitude ont décidé de faire évoluer leur modèle. Malgré tout, l’impact sur les prix est déjà bien présent. Vous rêvez d’une maison en bord de mer ? Attention à l’érosion côtière ! Depuis le 1er janvier 2023, ce risque doit être mentionné dans les annonces. Et les autres menaces potentielles ? Pour savoir si le bien que vous convoitez est concerné par ces risques climatiques - et tous les autres risques naturels et technologiques, rendez-vous sur georisques.gouv.fr.

La paille, un isolant qui a tout bon

Inflammable, la paille ? Oui et non. Il est temps de redonner ses lettres de noblesse à ce matériau mis à mal par le célèbre conte de Perrault. La paille en vrac brûle facilement, mais un ballot de paille compressé ne prendra pas feu.  Or, c’est sous cette forme qu’elle est utilisée dans la construction. La paille soigneusement tassée constitue un très bon isolant thermique. Écologique et naturelle, elle permet de construire des habitats sains et biodégradables. La France compte déjà 5000 bâtiments isolés grâce à de la paille. Le futur campus de l’école de commerce Excelia à Tours viendra bientôt s’ajouter à cette liste. La structure de ce bâtiment de cinq étages sera entièrement réalisée en bois, et l’isolation en paille. Ce matériau gagne en popularité en raison de ses nombreux avantages. Économique, il ne vous mettra pas sur la paille. Abondant, naturel et biodégradable, il est disponible au niveau local, favorisant les circuits courts. Mais ce n’est pas tout ! Cette proximité géographique et le fait que ce matériau ne doit pas sécher – à condition de choisir des bottes non humides - permettent de réduire la durée du chantier.

La déclaration des biens immobiliers en version papier

L’informatique et vous, ça fait deux ? Vous n’avez pas accès à Internet depuis votre domicile ? Si vous vous retrouvez dans l’une ou l’autre de cette situation, remplir la déclaration des biens immobiliers en ligne au printemps dernier a probablement été un parcours du combattant. Rassurez-vous, vous n’allez pas revivre le même calvaire cette année ! Un formulaire papier sera mis à votre disposition. Pour rappel, cette année, vous ne devrez pas remplir ce document de A à Z. Seuls les changements depuis la dernière déclaration sont à signaler : modification de l’état d’occupation d’un logement, changement de locataires, etc. La déclaration vous donne du fil à retordre ? Vous pouvez toujours appeler le 0809401401 (service gratuit + coup d’un appel) pour obtenir de l’aide ou vous déplacer dans le service des impôts des particuliers le plus proche de votre domicile.

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