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Revue de l'immo #224 du 14 juin 2024

Publiée le 14 juin 2024

Cette semaine dans la Revue de l’immo, la chute des prix par département, les agents immobiliers paient l’addition, améliorer l’étiquette énergétique d’un immeuble du XIXe à Paris peut rapporter gros, les parkings ne connaissent pas la crise, la densification douce, une pratique à encadrer, et la criminalité envahit le secteur de la construction.

Les départements où les prix ont le plus chuté depuis un an

L’immobilier enregistre sa plus forte baisse des prix depuis 15 ans : -3,8 % sur un an, entre fin mai 2023 et début juin 2024. Les prix des logements s’effondrent à Paris (-7,7 %) et dans toutes les grandes villes, excepté Nice (+0,5 %). À l’échelle des départements, la chute est très marquée sur la façade Atlantique : -7,40 % en Loire-Atlantique, -7,30 % en Gironde et -6,10 % en Charente-Maritime. Les prix reculent également fortement dans le Rhône (-8 %). Seules les Côtes-d’Armor (+0,2 %) et les Alpes-Maritimes (-0,3 %) conservent des prix relativement stables. Selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), la chute des prix devrait s’accélérer d’ici fin 2024, avec une baisse moyenne comprise entre 5 et 7 % sur l’ensemble du territoire.

Explosion des faillites d’agences immobilières

Au cours des 12 derniers mois, une agence immobilière sur 24 a été contrainte de mettre la clé sous la porte, soit un total de 1120 entreprises à travers toute la France. Cela représente une hausse de 112 % sur un an. Cette explosion des faillites a des conséquences sur l’emploi. Si les salariés sont relativement épargnés, ce n’est pas le cas des agents commerciaux : leur nombre a baissé de 15 % en un an. Et ce n’est pas fini ! La FNAIM anticipe 1400 faillites supplémentaires cette année. Des chiffres qui devraient dépasser ceux enregistrés lors de la crise des subprimes en 2008-2009, seule fois en cinquante ans où un phénomène d’une telle ampleur s’est produit.

Rénover un vieil immeuble haussmannien : une opération – très – rentable

Rien n’égale le charme de l’ancien rénové ! À Paris, les immeubles de style haussmannien construits entre 1840 et 1860 se vendent en moyenne à 12 100 €, contre un peu moins de 10 600 € pour ceux bâtis entre 1980 et 2000. Pour ces immeubles érigés au cours du XIXe siècle, les prix font le grand écart en fonction du diagnostic de performance énergétique (DPE) : un appartement haussmannien étiqueté G vaut en moyenne 10 500 €/m2 alors qu’un bien datant de la même époque classé C dépassera les 14 000 €/m2. Même si rénover a un coût, le jeu en vaut – largement – la chandelle : la plus-value en cas de revente est bien supérieure au prix des travaux pour ces vieux immeubles parisiens.

Les limites de la densification douce

La densification douce, une pratique consistant à construire de nouveaux logements dans des zones pavillonnaires existantes, fait partie des solutions envisagées pour répondre à la crise du logement et à l’objectif zéro artificialisation nette. La commune de La-Celle-Saint-Cloud dans les Yvelines expérimente ce dispositif depuis plusieurs années. De nombreux propriétaires ont vendu un morceau de leur jardin pour permettre d’y faire construire un autre pavillon. Sans cette division de parcelles, certains n’auraient pas pu acquérir une propriété dans cette zone. Pour les promoteurs, ce sont des terrains facilement trouvés. Mais la densification, même douce, à ses limites. À La-Celle-Saint-Cloud, le plan local d’urbanisme va être modifié pour encadrer cette pratique et tenir davantage compte de l’environnement.

Les parkings naviguent à contre-courant

Dans un marché immobilier morose où les ventes reculent et les prix baissent, un segment tire son épingle du jeu : les parkings. Dans les grandes villes, les prix sont en net rebond, boostés par la suppression massive des places de stationnement. Sur un an, entre les premiers trimestres 2023 et 2024, les prix de vente ont grimpé de plus de 7 % à Paris, Lyon, Marseille, Rennes, Strasbourg ou encore Lille. Les loyers sont également en hausse : +5,4 % à Marseille, +5,3 % à Lyon, +5,2 % à Rennes, +4,6 % à Nantes… De quoi assurer une belle rentabilité aux investisseurs ! Elle atteint 5,2 % à Marseille et Montpellier, 4,8 % à Paris, 4,6 % à Lyon et 4,5 % à Strasbourg.  

Les vols de chantier, un poids supplémentaire pour le BTP

Quatre mille ! C’est le nombre d’engins de chantier qui auraient été volés en 2022. Depuis la crise sanitaire, les vols se multiplient sur les chantiers. Un véritable fléau dont le secteur du neuf, en pleine crise, se serait bien passé. Les matériaux et produits de construction, dont le coût a grimpé de 20 à 30 %, attisent les convoitises. Cuivre, câbles, petits outillages, véhicules, engins lourds… les escrocs embarquent tout ce qui est vendable. Ciblés par des réseaux mafieux, les engins destinés à la construction se retrouvent en Europe de l’Est, en Europe centrale et en Afrique du Nord. Le secteur est également confronté au racket et aux usurpations d’identité, les malfrats n’hésitant pas à créer des sociétés frauduleuses pour escroquer les vendeurs de matériel de chantier.

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