Cette semaine dans la Revue de l'immo, les grandes villes confrontées à une chute des prix, l'immobilier neuf toujours en zone de turbulences, de nouveaux profils d'emprunteurs à risque dans le viseur des banques, emprunter à plusieurs pour financer les travaux de la copro, et les investisseurs se tournent vers l'immobilier résidentiel.
Les prix flanchent dans les grandes villes
Les 11 000 euros le m2 à Paris, ce n'est pas pour tout de suite ! Selon les notaires, la moyenne devrait descendre à 10 600 euros le m2 en avril. En novembre, elle était encore à 10 850 euros le m2. Les prix ont chuté de 1,5 % en 3 mois, et 1,8 % en un an. La Ville Lumière n'est pas la seule concernée par cette baisse des prix. On observe la même tendance dans des villes comme Lyon, Nice, Cannes, Montpellier…
Les banques toujours plus frileuses à prêter
Les emprunteurs qui travaillent dans des secteurs d'activité considérés comme à risque de licenciement suite à la crise (tourisme, événementiel…) sont dans le collimateur des banques. Ces dernières proposent, voire exigent, que les profils à risque souscrivent une garantie perte d'emploi qui, comme son nom l'indique, permet d'être indemnisé en cas de perte d'emploi. Chère (entre 0,16 et 0,90 % du montant du prêt), cette garantie limite l'indemnisation à des conditions drastiques comme être en CDI depuis au moins un an et perdre son emploi suite à un licenciement économique. De plus, certains contrats n'indemnisent qu'après une période de six mois de chômage. Si vous êtes dans l'obligation d'en souscrire une, lisez attentivement les conditions.
Pas un rond pour payer les travaux de la copro ?
De nombreuses copropriétés vont devoir se lancer dans d'importants travaux pour sortir du statut de passoire thermique. Malgré les aides octroyées par MaPrimeRénov', la facture peut être salée, et certains copropriétaires pourraient avoir des difficultés à payer. L'emprunt collectif peut être une option intéressante pour financer des travaux de plus de 30 000 €. Le crédit est souscrit auprès d'une seule banque, par l'ensemble des copropriétaires. Une solution séduisante, mais qui reste difficilement accessible. Complexe à mettre en place, ce type de crédit rebute de nombreuses banques. À l'heure actuelle, un seul établissement bancaire propose ce crédit collectif appelé Copro 100.
L'immobilier neuf dans la tourmente
En 2021, à peine 300 000 logements devraient être mis en chantier, selon les prévisions du gouvernement. C'est 200 000 de moins par rapport à l'objectif, et du jamais vu depuis 1997 ! Ces chiffres sont insuffisants pour enrayer une pénurie d'offres qui fait gonfler les prix. La situation n'était déjà pas au beau fixe avant la crise. Celle-ci n'a fait que l'amplifier. Les professionnels du bâtiment s'inquiètent et demandent des mesures fortes. Sans compter qu'en 2021, il faudra inclure de nouvelles exigences pour construire plus vert.
Où louer meublé pour pas cher ?
Louer un bien meublé moins cher qu'un bien non meublé, un paradoxe désormais possible dans certaines villes de France. Les loyers moyens des appartements meublés chutent très fortement à Troyes (-17,6 %), Chambéry (-12,4 %), Rennes (-9,9 %), Lille (-9,8 %), Nantes (-9,6 %), Valence (-8,4 %)… Pourquoi une telle baisse ? L'afflux d'un grand nombre de logements meublés sur le marché n'y est certainement pas étranger. Ces biens en location saisonnière qui ne trouvent plus preneurs suite à la crise viennent gonfler l'offre et font chuter les prix. Une aubaine pour les locataires !
L'immobilier de luxe mondial ne connaîtrait-il pas la crise ?
Selon l'Indice Savills World Cities Prime Residential, les biens les plus luxueux ont vu leur prix augmenter de 0,5 % en 2020. Des chiffres à prendre avec des pincettes ! Si de manière générale, l'immobilier de luxe semble faire preuve de résilience, toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne. Parmi les 30 grandes métropoles mondiales qui composent cet indice, certaines affichent une belle hausse comme Séoul (+8,6 %), Hangzhou (+6,5 %) ou encore Berlin (+6,4 %). D'autres plongent comme Mumbai (-7,8 %) ou encore Lisbonne (-5,3 %). Et pour 2021 ? Selon les prévisions de Savills, Sydney devrait monter sur la troisième marche du podium au côté de Séoul et Berlin.
Carton plein pour l'immobilier résidentiel
La crise Covid-19 profite à l'immobilier résidentiel ! Le secteur affiche des chiffres en nette progression, avec 5,5 milliards d'euros investis en 2020, soit une progression de 41 % par rapport à 2019. Face aux incertitudes qui pèsent sur le marché des commerces et des bureaux, les investisseurs préfèrent se tourner vers l'immobilier résidentiel, un placement qui parait moins risqué. Ils devront cependant faire face à un problème de taille : le manque d'offres dans le neuf.
La pierre papier se met au vert
Depuis le 23 octobre 2020, il est possible d'investir dans des produits socialement responsables : les fonds d'investissement (SCPI et OCPI) peuvent postuler pour obtenir le label ISR (investissement socialement responsable). Pour décrocher ce précieux sésame, les sociétés doivent répondre à des critères d'éligibilité précis, mais ont le choix de la stratégie. Les sociétés devront bien sûr rendre des comptes aux investisseurs, ce qui implique de développer des outils, recruter des experts et récupérer des données. Comment faire en sorte que ces frais supplémentaires ne se répercutent pas – trop – sur la performance des placements ? Un vrai challenge ! Les professionnels de l'investissement se disent prêts à relever le défi. Reste à savoir si les clients vont suivre…