Revue de l'immo #96 du 1er mai 2021

Ralentissement, atterrissage, hausse : le point sur les prix de l’immobilier en France

En 2020, malgré la crise sanitaire, le volume des transactions a baissé de 4 % — seulement — par rapport à l’année précédente. Si la volonté d’acquérir un logement reste toujours aussi forte, les envies se déplacent. Ce phénomène se traduit par des modifications de tendances au niveau des prix. En Île-de-France, le ralentissement se poursuit. Le prix moyen pour un appartement ancien passe à 10 600 €/m² en avril 2021 contre 10 850 €/m² en novembre 2020. En Petite et Grande Couronne, les prix commencent à se stabiliser après avoir connu de belles envolées. Dans le reste de l’Hexagone, toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne. À l’instar de la capitale, Bordeaux connait un atterrissage forcé avec des prix qui devraient reculer de 5 % d’ici mai, selon les chiffres des Notaires. Même situation pour Lyon et Rennes. Dans d’autres villes comme Nantes, Montpellier, Caen, Rouen, Grenoble et Toulouse, les prix poursuivent leur ascension.

Et si c’était le moment de renégocier votre crédit ?

Cela ne vous a probablement pas échappé : les taux immobiliers sont au plus bas. Mi-avril, ils atteignaient un record avec 1,07 % en moyenne. Une aubaine pour les emprunteurs actuels, une frustration pour ceux qui ont emprunté il y a plusieurs années. À tel point qu’ils sont nombreux à renégocier leur crédit : 16,8 % en février. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Plusieurs conditions sont à remplir pour que l’opération soit rentable. Le rachat doit être effectué durant le premier tiers de la durée du prêt et la différence de taux doit être d’au moins 0,7 %. Un cas typique : les primo-accédants devenus propriétaires il y a 4-5 ans et ayant obtenu un taux de 2 %. Et dans votre cas, est-ce une opportunité ? N’oubliez pas de tenir compte des pénalités de remboursement anticipé, mais aussi des frais de dossier et de garantie du nouveau prêt. Tous les feux sont au vert ? Si vous souhaitez renégocier votre crédit, deux options s’offrent à vous : réduire la durée d’emprunt ou diminuer vos mensualités.

Tel est pris qui croyait prendre : un agent immobilier condamné pour avoir fait fi de ses devoirs

Un agent immobilier vient d’être condamné à payer un peu plus de 30 000 € de dommages et intérêts pour avoir – largement – surestimé un bien immobilier à vendre. Une erreur non pas humaine, mais volontaire ! L’agent en question servait également d’intermédiaire aux vendeurs pour l’achat d’un autre bien immobilier. Quel meilleur argument pour convaincre ses clients d’acheter que de leur faire croire que le fruit de la vente serait suffisamment élevé pour financer leur nouvelle acquisition ? Sauf que la demeure en question ne se vend que 25 mois plus tard, à un prix bien inférieur à l’estimation de l’agent, et insuffisant pour financer la nouvelle acquisition. Le Tribunal a tranché en faveur des clients, estimant qu’ils avaient subi un préjudice moral et une perte de chance d’acquérir un bien à de meilleures conditions.

Les AG dématérialisées jusqu’à l’automne ?

Les AG devraient pouvoir se tenir à distance jusqu’au 31 octobre 2021. Le Premier Ministre a présenté un projet de loi relatif à la sortie de crise ce mercredi 28 avril. Ce texte prolonge ou/et ajuste les mesures prises par ordonnance pendant la crise. Initialement offerte au syndic jusqu’au janvier 2021, cette possibilité d’organiser les AG par visioconférence ou tout autre moyen de communication électronique avait déjà été prolongée deux fois : jusqu’au 1^er avril 2021 puis jusqu’au 1^er juillet 2021.

Les ventes de maisons à la campagne boostées par le concept de résidence semi-principale

Se confiner au vert, ne fût-ce que quelques jours, c’est tellement plus agréable. C’est le sentiment partagé par de nombreux Français qui font des allers-retours entre leur résidence principale et secondaire, requalifiée de résidence semi-principale en raison de la fréquence d’occupation beaucoup plus importante. Cette nouvelle pratique, rendue possible par le télétravail, n’est pas sans effet sur le marché immobilier. Dans les périphéries des grandes villes, les maisons de campagne se vendent comme des petits pains. C’est notamment le cas en Bretagne, facilement accessible grâce au TGV. Vous songez à acheter pour partager vos semaines de télétravail entre ville et campagne ? N’oubliez pas lors de votre visite de vérifier le débit. Se mettre au vert dans une zone blanche, ce serait tout même ballot !

Passoires thermiques : le hic des copros résolu

D’ici 2028, les passoires thermiques seront interdites à la location. Les propriétaires qui souhaitent louer leur bien n’auront d’autres choix que de rénover. Quid du bailleur dont le bien se situe en copropriété ? Il est loin d’être le seul maître à bord, les autres propriétaires pouvant mettre leur veto à la réalisation des travaux. La Ministre du Logement a apporté des précisions à ce sujet ce lundi : les passoires thermiques en copropriété ne seront pas interdites à la location. Attention, il y a des conditions ! Le bailleur devra montrer patte blanche. Il lui faudra fournir les preuves qu’il a effectué tous les travaux nécessaires dans les parties privatives et qu’il a voté pour la réalisation des travaux en copropriété, entre autres.

Un bureau au vert

Avoir une pièce en plus pour télétravailler est le rêve de nombreux Français. Prendre son mal en patience ? Oui, si ce mode de travail n’est l’affaire que de quelques mois. Mais que faire si votre employeur décide de le pérenniser ? Déménager ? Tout le monde n’en a pas l'envie ni les moyens. Pousser les murs pour créer une pièce en plus ? Impossible. Reste une option : votre jardin. C’est l’endroit idéal pour y construire un petit studio qui peut faire office de bureau. De nombreux acteurs proposent ce type de construction : Greenkub, Natibox, Weka, Extenbois, Boximby… Plus qu’un abri de jardin, il s’agit d’une véritable pièce à vivre. Pour cette solution clé en main, comptez 15 000 à 40 000 € selon la superficie, et environ 5 semaines de travaux. La cerise sur le gâteau ? Le fabricant s’occupe des démarches administratives.

Ces biens rikikis vendus à prix costaud

Un minuscule appartement de 5 m² est en vente au prix de 50 000 €. Cette cage à poules, appelée studette par les agents immobiliers, est située au 7^e étage d’un bel immeuble haussmannien à Paris. Et c’est loin d’être le seul bien de ce type en vente ! Pas moins de 15 biens de 3 à 5 m² utiles ont été vendus dans la capitale depuis le 1^er janvier 2020, selon le registre officiel Patrim. Les acheteurs ? En priorité des provinciaux qui cherchent un point de chute pour un court séjour sur Paris. C’est du moins l’usage que recommandent les agents immobiliers chargés de les vendre. Attention ! S’il est possible d’y habiter, vous ne pourrez pas le louer en tant que résidence avec un bail classique. Un élément essentiel à connaitre avant de contacter l’agent pour une visite – éclair !