Stéphane Escobossa, Dr House Immo : "Des compromis sont signés tous les jours, quelle que soit la région"
Un nom inattendu pour votre réseau…
C'est un nom qui permettait d'émerger vis-à-vis de la concurrence. On a pris un positionnement un peu décalé, et très rapidement, on a reçu beaucoup de demandes. La marque Dr House Immo est déposée. Nous nous développons au plan national comme réseau de mandataires depuis 2013.
Quel positionnement avez-vous adopté ?
Un positionnement assez spécifique : avec ce mot "Docteur" dans notre marque, l'expertise est indispensable. Nous intégrons donc des gens déjà expérimentés en immobilier : expérience commerciale, discours cohérent... Nous sommes sans doute le seul réseau auquel il arrive de refuser des mandataires !
Nos formations sont adaptées sur mesure au niveau de chacun d'entre eux. Nous sponsorisons les vidéos de Dominique Piredda dans lesquelles il dispense ses conseils aux mandataires.
Vous pensez avoir la bonne dimension ?
Oui, beaucoup de mandataires ont trouvé chez nous un accueil plus sympathique, mieux rémunéré qu'ailleurs, pas "grosse entreprise". Nous voulons un échange réel avec nos conseillers, qui pour nous ne sont pas des numéros.
Que diriez-vous du marché tel qu'il se présente aujourd'hui, après des épisodes "agités" ?
L'année 2019 a été exceptionnelle, 2020 sera une bonne année aussi, du fait de la réaction au confinement, mais nous n'aimons pas jouer les diseuses de bonne aventure. Bien malin qui peut dire ce qui se passera en 2021, et même à la fin de cette année.
Le marché est fluctuant. L'offre et la demande vont continuer à réguler le marché. On aurait pu s'attendre à une défiance des vendeurs ou des acheteurs après ce qu'on a connu, mais ça continue, l'envie est là. Des compromis sont signés tous les jours, quelle que soit la région.
Et les prix, dans tout ça ?
Les prix se maintiennent. Cela dit, les projets conclus après le confinement étaient pour beaucoup bien avancés. Aujourd'hui, certains paient les pots cassés en vendant un peu moins cher que ce qu'ils espéraient, mais le marché va se réguler, comme il l'a toujours fait. On a traversé pas mal de crises et le marché rebondit toujours.
Certains parlent d'une frénésie d'achat plus ou moins rationnelle, vous avez constaté des choses de ce genre ?
Oui et cela implique pour nous de jouer notre rôle de conseil et de raisonner l'acheteur compulsif, cela dit, souvent nous en sommes dispensés par le banquier qui le ramène à la réalité, ou par le tiers de confiance dont il a demandé l'avis.
Quelles réflexions vous inspirent la période actuelle ?
Eh bien dans notre métier, aujourd'hui, on a gagné un peu en humanité. C'est-à-dire que jusqu'alors, on a toujours été dans l'urgence, la plupart des gens qui visitaient n'avaient pas le temps, etc.
Aujourd'hui, une visite ce n'est plus anodin. Ça veut dire être en contact avec des gens, donc adopter les gestes barrières (nos conseillers sont formés à ce point de vue), ce n'est plus juste une balade qu'on fait pour visiter un appartement, et le conseiller n'est plus cette personne qui va prendre ses honoraires à faire pas grand-chose.
Nous avons tous été choqués par ce qui s'est passé, et on constate dans l'attitude des gens beaucoup plus de cordialité, parce que plus d'attente du rôle de conseil du professionnel de l'immobilier.
Un changement d'attitude de chacun par rapport à nos congénères, simplement ! Car on a traversé ensemble une période complexe. Or la profession de négociateur immobilier est humaine avant tout : elle consiste à vendre la maison dans laquelle vous allez passer 20 ans, élever vos enfants… donc il est présent, un peu, dans votre vie.
On dit que cette profession est mal considérée, mais c'est par 5 % des gens. Et, comme souvent, ce sont les gens qui râlent auxquels on fait attention. Il faut aussi prendre en compte les clients qui nous envoient des boites de chocolat, qui nous invitent à dîner….
Aujourd'hui, on retrouve donc une place plus naturelle, compte tenu du rôle que nous occupons dans le lien social, dans le secteur qui est le nôtre.