Revue de l'immo #135 du 19 mars 2022

3,5 % des ménages possèdent la moitié des logements privés en France

On les appelle des maxi-propriétaires car ils possèdent au moins 5 logements, et parfois beaucoup plus. Et 24 % des ménages détiennent 68 % des logements possédés par des particuliers, continue la note de l’Insee cité par France Info. La multipropriété est un circuit qui s’autoalimente pour ces propriétaires, plutôt âgés, éduqués et aisés, et qui ont souvent bénéficié d'un héritage qui leur a permis d'investir. Elle n'est pas sans conséquence sur le marché. Cette concentration immobilière, flagrante dans les grandes villes, peut être mauvaise pour les primo-accédants en ce qu’elle retire ces biens du cycle des transactions. Les loyers peuvent flamber, surtout dans les centres des grandes villes, quand les logements ne sont pas tout simplement mis en location saisonnière.

Sa maison est en carton pirouette cacahouète

Ou si ce n’est sa maison, du moins c’est son contrat, le très encadré CCMI (contrat de construction de maison individuelle), qui ne respecte pas la réglementation, dans plus d’un cas sur deux. C’est ce que dénonce la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans une enquête récente couvrant 15 régions. 285 établissements ont été contrôlés et 461 visites effectuées. Les manquements sont divers, du moins gênant (envoi d’un seul exemplaire du contrat aux deux cocontractants au lieu d’un envoi individuel) au plus important (contrat ou garantie de livraison non conformes ou absents, etc.). Les clauses abusives sont aussi présentes comme des défenses de visites du maître d’ouvrage avant les échéances de paiement, la remise des clés subordonnée au paiement intégral du prix...). L’enquête indique que c’est plus une absence de maîtrise de la réglementation qui est en cause, plutôt que de la malhonnêteté. Les contrôles continuent donc.

En Île-de-France, la grande couronne a la cote

Une maison avec jardin à un prix encore abordable, c’est ce qui attire les acheteurs dans les départements de grande couronne. Les ventes ont bondi de 12 % en un an, notent les notaires, dans ces départements de l’Essonne (91), du Val d’Oise (95), des Yvelines (78) et de la Seine-et-Marne (77) où ils anticipent des hausses de prix. Même les appartements ont la cote, comme au Vésinet où leurs prix ont augmenté de 35 % en 5 ans.

Quel impact de la guerre en Ukraine sur l'immobilier ?

Les conséquences de la guerre en Ukraine sur le marché immobilier français sont encore imprévisibles mais certaines tendances se dessinent. La confiance des ménages vacille, pointe des observateurs du marché immobilier. Alors que les images de villes bombardées nous arrivent tous les jours, la pierre n’est plus autant une valeur refuge. Les agents immobiliers notent des hésitations de la part des acquéreurs, qui ne savent pas s’ils doivent acheter tout de suite ou attendre une baisse des taux d’intérêt.

Si le conflit dure, certains craignent une diminution du pouvoir d’achat des ménages, qui impacterait directement le logement. En cas de ralentissement économique couplé à une forte inflation, la solvabilité des propriétaires comme des locataires pourrait se dégrader. Autre facteur aggravant, la hausse des prix des matériaux de construction et de l’énergie pourrait augmenter les prix de l’immobilier neuf.

Pour rester dans le logement conjugal, l'époux veuf a intérêt à le faire savoir par écrit

Continuer à habituer les lieux après le décès de l'autre époux ne suffit pas à manifester sa volonté de bénéficier de son droit viager au logement et à l'usage des meubles, selon la cour de Cassation. L'époux restant dispose légalement d'un an pour notifier son désir de continuer à habiter chez lui. Dans l'affaire jugée, les héritiers peuvent donc exiger le départ de leur belle-mère, qui n'a pas suffisamment clairement exprimé sa volonté de rester dans les lieux, pour la Cour.

Inégalités homme-femme, l’investissement locatif n’y coupe pas

Une étude d’une agence immobilière en ligne sur 2000 propriétaires révèle que les femmes ne représentent que 35 % des propriétaires bailleurs. Les différences en termes de revenus se répercutent sur l'investissement locatif, les femmes ayant ainsi des revenus locatifs inférieurs de 16 % à ceux des hommes. Selon l’étude, les femmes propriétaires bailleurs ont en moyenne 42 ans (contre 40 ans pour les hommes), et possèdent des biens de 42 m², loués environ 1 000 €.

Les aides pour rénover son logement

La performance énergétique des logements est plus que jamais d’actualité avec l’entrée en vigueur du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE). Il existe de nombreuses aides qui viennent en aide aux propriétaires pour rénover leur bien. MaPrimeRénov’ d’abord, une aide accessible à tous les propriétaires, dégressive en fonction des revenus. Elle peut être cumulée avec les primes des fournisseurs d’énergie, sans oublier les multiples aides des collectivités locales. Pour ceux qui empruntent, n'oubliez pas l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) et le prêt avance rénovation (PAR). Enfin le dispositif Denormandie, permet d’acheter et rénover un logement dans l’une des 222 communes du programme « Action cœur de ville ».