Cette semaine dans la Revue de l'immo, les professionnels du logement demandent de l'action à E. Macron, les prix du neuf en France, le nombre de ménages en attente d'un logement social au plus haut, en vogue : les maisons prêtes à finir, les villes où investir avec 100 000 €.
Les professionnels du logement demandent de l'action à E. Macron
Six acteurs de l'immobilier (FFB, Fnaim, FPI, Pôle Habitat FFB, Procivis, Unis) ont réagi à l'actualité immobilière récente dans une lettre ouverte au Président de la République, où ils réclament un électrochoc. Après le report d'un mois des conclusions du volet Logement du Conseil national de la refondation (CNR) et les déclarations d'Emmanuel Macron dans le magazine Challenges la semaine dernière (qui avaient suscité de vives réactions), "l'heure n'est plus aux constats, aux atermoiements ni aux hésitations", selon les signataires. "Quand l'État prendra-t-il la véritable mesure du risque de bombe économique, sociale et sociétale que représente la crise du 'pouvoir d'habiter' à laquelle font face nos concitoyens ?", poursuivent-ils, appelant à la prise de décisions "puissantes et rapides". Et de conclure : "Nous attendons désormais non plus une énième concertation, mais l'expression d'une volonté présidentielle claire et ambitieuse ainsi que des mesures chiffrées, un calendrier de mise en œuvre rapide et des moyens financiers adaptés aux enjeux".
Les prix du neuf en France
C'est le paradoxe du moment : la demande dans le neuf est largement en berne, et pourtant les prix n'ont jamais été aussi élevés. Le logement neuf est en crise mais les prix ne sont pas près de redescendre, à cause de la rareté des biens commercialisés, de la cherté du foncier et des coûts de construction, et de l'arrivée de nouveaux programmes labellisés RE2020 (la nouvelle norme environnementale, plus performante mais plus chère). Dans les communes de plus de 45 000 habitants, les prix sont en hausse de 6 % sur un an, selon une étude avec un prix moyen au m² de 5 592 €. Dans les 15 plus grandes villes, le prix moyen s'établit à 5 859 €/m². Les grandes villes les plus chères sont Paris (14 000 €/m²) suivi de Lyon (7 124 €/m²) et de Nice (6 591 €/m²). Côté villes moyennes, Annecy est en tête (7 473 €/m²), suivi d'Antibes (7 167 €/m²), Aix-en-Provence (6 220 €/m²) et Cagnes-sur-Mer (6 080 €/m²). À l'autre extrémité, les villes les moins chères sont souvent situées proches du littoral comme Béziers (3 642 €/m²), Quimper (3 590 €/m²), Dunkerque (3 524 €/m²) et Cherbourg (3 477 €/m²).
Le nombre de ménages en attente d'un logement social au plus haut
Fin 2022, le nombre de ménages en attente d'un logement social a atteint le niveau record de 2,42 millions selon l’Union sociale pour l’habitat (USH). C'est 7 % de plus qu'en 2021. Les zones les plus demandées sont l'Île-de-France, le littoral Atlantique, le Genevois français ainsi que la métropole lilloise. Les bailleurs sociaux dénonce l'absence d'action du gourvernement et appellent à renforcer les mesures d'aide à la pierre.
Les villes où investir avec 100 000 €
Investir avec 100 000 € est encore possible dans nombre de villes de plus de 30 000 habitants. Un classement réalisé par le Parisien en établit le palmarès, en fonction d'un certain nombre de critères : les prix au m², la rentabilité, le nombre de m² accessibles pour 100 000 €, l'évolution de la population, le taux de chômage, la vacance locative, etc. Et c'est Roanne (Loire) qui arrive en tête, avec un score de 15,41. Suivent Alès (15,31), Saint-Étienne (15,23), Nevers (15,22) et Carcassonne (15,18). À Roanne (environ 1 400 €/m²), il est possible d'acheter 60 m². Autre marché bien connu des investisseurs, Saint-Étienne, où la rentabilité brute peut atteindre jusqu'à 10 %. Dans un certain nombre de ces villes, l'engouement pour l'investissement locatif s'explique par la proximité de grandes métropoles, comme Lyon dans le cas de Roanne et Saint-Étienne.
En vogue : les maisons prêtes à finir
Avec la crise du logement et les difficultés d'accès au crédit, une solution un peu spéciale se développe : la maison à finir vous même. L'idée ? le constructeur s'occupe du gros oeuvre (fondations, murs, toiture, fenêtres), et vous... du reste ! À savoir les cloisons pour délimiter les pièces, les huisseries intérieures, l'électricité, la plomberie, les sols et peintures... Une solution qui fait baisser la facture d'achat de la maison de 30 % ou plus, mais qui demande du temps et beaucoup de travail de la part de l'acheteur ! Ce dernier est guidé par un kit d'installation avec toutes les instructions de la part du constructeur. À noter : la maison et les travaux réalisés par l'acquéreur sont couverts par la garantie décennale du constructeur en cas de problème.
Quand un testament du 18ème siècle empêche la construction d'une résidence
À Quimper dans le Finistère, le centre communal d'action sociale (CCAS) situé en centre-ville devait déménager et être remplacé par une résidence de standing. Las ! Un leg à la commune, réalisé en 1749 par une veuve soucieuse des plus démunis, est venu contrecarrer le projet. La donation était précisément faite "pour le soulagement des pauvres, des malades… Sans que sous quelque prétexte que ce soit, les revenus puissent être employés à autre usage qu'au soulagement des pauvres". Le tribunal, saisi en 2020 par la mairie pour faire annuler ce leg, a finalement rendu sa décision : le leg doit être respecté ! Le CCAS, qui devait migrer en périphérie dans un ancien Ehpad, restera donc bien en centre-ville, et sera même agrandi, la commune ayant racheté une bâtiment adjacent.