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Revue de l'immo #198 du 17 novembre 2023

Publiée le 17 novembre 2023

Cette semaine dans la Revue de l’immo, la peur du lendemain pèse sur le volume des transactions, des mètres carrés supplémentaires en aménageant son garage, un accompagnement pour les ménages en situation de précarité énergétique, un vaste procès pour habitat indigne s’ouvre à Marseille, le secteur du neuf toujours plus dans la tourmente, l’assurance habitation pourrait vous coûter plus cher en 2024, et Montpellier se transforme en musée à ciel ouvert.

Ces acquéreurs qui font marche arrière

Si les futurs acquéreurs parisiens et franciliens avaient une boule de cristal pour prédire de quoi demain sera fait, ils seraient peut-être moins nombreux à se rétracter en dernière minute. L’immobilier fait face à un nombre important de « rétractations psychologiques » alimentées par la peur du lendemain, dans l’ancien comme dans le neuf. Dans l’ancien, 5 % renoncent au dernier moment à devenir propriétaires selon la chambre des notaires du Grand Paris. C’est 3 à 4 fois plus que l’année dernière ! Peur de ne pas avoir négocié assez, de ne pas acheter au bon prix ou au bon moment… Ces acheteurs incertains préfèrent faire marche arrière tant qu’il est encore temps, de crainte de regretter leur achat plus tard. Pour rappel, la loi prévoit un délai de rétractation de 10 jours après la signature du compromis de vente. Plus fréquent dans le neuf, le phénomène a pris des proportions inédites avec la crise. En temps normal, les désistements concernent environ 13 % des réservations. En 2022, ce taux est monté à 22 %. En 2023, une réservation sur deux tombe à l’eau.

Agrandir sa surface habitable à moindre coût

Vous vous sentez un peu à l’étroit chez vous, mais n’avez pas le budget pour construire une annexe ?  Plutôt que de pousser les murs, pourquoi ne pas rénover votre garage. Si vous ne l’utilisez pas - ou partiellement - vous pouvez tout à fait l’aménager pour le transformer en une pièce de vie. Vous gagnerez ainsi des mètres carrés supplémentaires à moindre prix. Le gros œuvre étant déjà construit, ce projet vous coûtera beaucoup moins cher qu’un agrandissement de maison. Cette alternative économique est de plus en plus privilégiée par les Français qui souhaitent augmenter leur surface habitable. Si vous êtes un peu bricoleur, vous pouvez entreprendre les travaux vous-même. Attention cependant de rester dans la légalité. Pour aménager un garage de moins de 20 m2, une simple déclaration de travaux suffit. Au-delà de cette superficie, vous ne pourrez pas faire l’impasse sur le permis de construire.

Une expérimentation pour lutter contre la précarité énergétique

Vous êtes propriétaire d’une passoire thermique et vous sentez perdu dans les méandres des aides à la rénovation ? Rassurez-vous, vous êtes loin d’être seul à avoir l’impression de nager en eaux troubles lorsque s’il s’agit de remplir les dossiers pour obtenir un financement ou trouver ce à quoi vous avez droit. Parmi les occupants de passoires thermiques, nombreux sont ceux qui peinent à s’y retrouver parmi les aides à la rénovation ou ne songent même pas à rénover alors qu’ils font peut-être partie de ceux qui ont droit à une prise en charge allant jusqu’à 90 % du montant des travaux. Face à ce constat, l’association Stop exclusion énergétique a lancé l’expérimentation « Territoire zéro exclusion énergétique » (TZEE). L’objectif ? Partir en quête des familles en situation de grande précarité énergétique et leur offrir un accompagnement complet pour améliorer l’étiquette de leur habitat. Diagnostic, devis, choix des artisans, obtention des aides, ces ménages bénéficieront d’un soutien global s’ils décident de lancer le chantier. L’association a déjà lancé neuf TZEE dans l’Hexagone, dont un à Noisy-le-Grand. Elle espère arriver à 14 d’ici la fin de l’année.

Un marchand de sommeil sur le banc des accusés

Comment gagner gros grâce à l’immobilier ? En transformant de petits appartements, des caves et des combles en « logements » encore plus petits et en les louant à prix d’or. C’est la méthode employée par cet ancien gardien de la paix reconverti dans l’immobilier pour toucher le gros lot, stratégie qu’il comptait publier dans un livre à destination du grand public qui restera - heureusement - un projet inachevé. Le procès de cet ex-policier sans foi ni loi a en effet débuté ce 13 novembre. L’homme est jugé devant le tribunal correctionnel de Marseille pour mise en danger de la vie d’autrui. Ce marchand de sommeil louait 122 logements indignes dans quatre immeubles, majoritairement à des sans-papiers, dans les quartiers défavorisés de la cité phocéenne. Ces cages à poules, d’une superficie de 9 à 10 m2, étaient louées à des prix hallucinants, entre 400 et 600 euros. En dix ans, il aurait investi près de 3,5 millions d’euros sans jamais débourser un centime pour réaliser des travaux, malgré l’état de dégradation avancé des logements. Ce procès rappelle à quel point la problématique du mal-logement reste un véritable fléau en France.

La chute vertigineuse des ventes de logements neufs

Le ministère de la Transition écologique a publié ce 15 novembre les chiffres des transactions et mises en vente de logements neufs, et le constat est plutôt alarmant : les réservations ont chuté de -39,7 % au troisième trimestre 2023, sur un an. Une situation qui perdure puisque cela fait désormais six trimestres que le nombre de réservations de logements neufs est en baisse. Seuls 16 201 biens ont trouvé preneurs au cours du troisième trimestre 2023. C’est bien peu par rapport aux 131 414 disponibles qui s’accumulent dans les catalogues des promoteurs. Les zones les plus tendues enregistrent un repli de 32 % sur un an. La glissade est encore plus spectaculaire dans les zones B1 (-46 %) et B2 (-39 %). La construction de logements neufs suit la même courbe, affichant une chute de 34,9 % sur un an. Ces niveaux sont encore plus bas que ceux du deuxième trimestre 2020, en pleine épidémie COVID. Il faut dire que les prix de vente ne cessent d’augmenter en raison de la hausse du coût des matériaux et des nouvelles exigences environnementales. Le portefeuille des ménages ne suit pas, plombé par le coût du crédit qui lui non plus n’a pas échappé à la hausse. Face à cette situation, l’État n’est pas resté les bras croisés. Il a demandé aux gros acteurs de soutenir les promoteurs en rachetant une partie de leur stock. Les ventes aux bailleurs sociaux et investisseurs institutionnels ont donc bondi de 20 % durant ce trimestre.

L’assurance habitation va-t-elle augmenter en 2024 ?

La France doit faire face à un nombre croissant de catastrophes naturelles. Inondations, incendies, tempêtes, sécheresses… Ces événements climatiques se répètent et s’intensifient. Aujourd’hui, c’est le Pas-de-Calais qui a les pieds dans l’eau. Et demain ? Pour les assureurs, la prise en charge de ces sinistres représente un coût majeur. Depuis 2015, les caisses sont dans le rouge. Une situation qui ne peut durer… La présidente de France Assureurs, représentante de la fédération nationale des compagnies d’assurance, estime qu’il faut augmenter la surtaxe « catastrophe naturelle » incluse dans la prime assurance habitation afin de couvrir ces coûts en constante augmentation. À l’heure actuelle, elle représente 12 % du prix d’une assurance habitation. La surprime pourrait s’élever à 18 % l’année prochaine. La décision finale reviendra à l’État. Lui seul peut décider d’augmenter cette surtaxe.

Quand l’art s’invite dans l’immobilier

En vous promenant dans les rues de Montpellier, ne vous étonnez pas de trouver des créations originales sur les immeubles ou aux abords de ceux-ci. En pleine expansion, cette ville du sud de la France souhaite se transformer en un véritable musée à ciel ouvert. Les promoteurs qui souhaitent investir à Montpellier devront tenir compte d’une nouvelle clause figurant au cahier des charges. Inédite en France, celle-ci stipule que tout constructeur doit intégrer une œuvre d’art à son projet. Il peut s’agir de street art, d’une sculpture, d’une fresque… Cette création originale devra être validée par le Copaqo, le comité chargé du pilotage artistique de l’initiative. Autre condition : le budget alloué doit atteindre au minimum 1 % de la valeur de la charge foncière du lot, avec un plancher fixé à 10 000 €. D’ici 2026 la ville devrait compter une centaine d’œuvres visibles de l’espace public et dans les espaces communs des immeubles.

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